On peut espérer que la défense de l’environnement – un des piliers de la RSE – devienne bientôt une thématique réellement incontournable pour les entreprises. En attendant, les RH sont en première ligne pour initier, motiver et montrer l’exemple ! 

Ce sont principalement les services RH qui doivent prendre à bras le corps le sujet en sensibilisant l’ensemble des collaborateurs aux meilleurs usages en matière de protection de l’environnement. Le DRH lui-même a un rôle primordial à jouer en matière d’impulsion et d’animation en collaborant au plus près avec – s’ils existent au sein de l’entreprise – les départements RSE, marque employeur, relations sociales et communication interne.  

Pour garder ou accélérer le tempo en 2023, voici cinq domaines concrets pour commencer à agir !

1/ Les économies d’énergie

Un sujet plus que jamais dans l’actualité cet hiver. Il s’agit d’un défi d’envergure pour l’industrie car c’est l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, de transformation ou de production qui doivent être revues. Par contre dans le tertiaire ou les services, les leviers d’économie sont plus faciles à activer ! La consommation électrique et le chauffage sont deux postes faciles à surveiller pour lesquels il est satisfaisant de constater les progrès.

Que faire ?

Une multitude d’actions possibles ! Changer les comportements, optimiser la gestion du chauffage comme de l’éclairage et bien sûr dans le cas des vitrines de magasins, faire le black-out dès la fermeture ! Pensez à définir des indicateurs de consommation et à fixer des objectifs de progression d’une année sur l’autre !

2/ La sobriété numérique 

L’industrie numérique – dont l’impact global sur l’environnement est considérable et en très forte augmentation – représenterait 10% de l’électricité consommée dans le monde. L’avalanche de données numériques conduit à la multiplication des datacenters géants, très gros consommateurs d’énergie. Il faut aussi considérer les indicateurs concernant le MIPS (Material Input per Service Unit) pour le matériel (hardware) – particulièrement pour les microprocesseurs – dont nous avons l’usage.

Que faire ?

Si ce n’est pas déjà fait, il est temps de rédiger « la charte de sobriété numérique » de l’entreprise. Les RH sont, là aussi, les mieux placés pour déterminer les objectifs acceptables et pour faire passer les messages. La limitation du hardware utilisé, ou du moins la chasse au superflu, y figurera en premier chef. Le document veillera également à la bonne adéquation de l’équipement avec le travail du collaborateur pour éviter tout surdimensionnement inutile et aussi à des dispositifs simples pour couper le courant des ordinateurs et écrans à la fin de la journée. Les engagements de type Green IT devront également y figurer. Les services RH doivent veiller dans le cas d’achats de logiciels – et même en SaaS – à s’assurer qu’ils ont été développés selon les meilleures règles de l’écoconception.

3/ Le tri des déchets

Ce domaine peut être un vrai point d’achoppement dans l’entreprise car vécu comme une contrainte et parfois difficile à appliquer pour des raisons simplement pratiques. Tout le monde est convaincu du bien-fondé du tri, mais sur la durée, on peut finir par perdre les bons réflexes initiaux…

Que faire ?

Ne pas hésiter à faire en sorte que des collaborateurs s’engagent comme responsables du bon fonctionnement de la collecte. Si les résultats ne sont pas assez concluants, simplifiez les gestes à accomplir, usez d’atuces nudge pour convaincre et sensibiliser. Et aussi pour progresser, pensez à élargir vos objectifs : parvenir au zéro déchet non-recyclable est facilement réalisable, par exemple en mettant en place le compostage pour éliminer les reliefs de repas pris sur place. Une diminution du volume de déchets recyclables en limitant par exemple les consommables des imprimantes ou en proposant des conteneurs réutilisables pour les repas, est également envisageable ! Le meilleur tri ? Pas de déchet du tout !

4/ Les mobilités douces

Les déplacements domicile-travail sont un levier fondamental en matière de réduction des émissions de carbone. Avec la période de pandémie, en particulier, les pistes cyclables se sont généralisées, rendant la circulation douce plus simple et sécurisée au moins dans nos villes. Cette prise de conscience largement partagée nous pousse à organiser le plus possible nos déplacements en version « décarbonée »

Que faire ?

Si ce n’est pas déjà fait, il est recommandé de mettre en place un dispositif financier incitatif de type Forfait Mobilités Durables. Il s’agit d’un excellent outil RH en matière de cohésion d’équipe (le partage d’expérience) ou de marque employeur car facile à intégrer dans le package salarial global du collaborateur qui s’engage à utiliser majoritairement une mobilité douce. Pensez à élargir la typologie des modes de déplacement et à adapter l’offre aux particularités locales en incluant le covoiturage, les véhicules électriques voire les trottinettes. Le cas du vélo ou de tout déplacement nécessitant une activité physique, pourrait à terme amener à un autre bénéfice RH : la santé des salariés. Pas simple à évaluer, mais on peut imaginer tendre vers une diminution des arrêts maladie…

5/ Repenser les espaces extérieurs

L’artificialisation trop importante des sols est un facteur de perturbation environnemental reconnu (inondation, problèmes d’approvisionnement des nappes phréatiques, impact sur la biodiversité…)

Que faire ?

Si votre entreprise est dotée d’un parking, il vous est possible de réduire sa superficie, s’il se révèle trop vaste du fait des changements de pratiques de vos collaborateurs, au profit d’un nouvel espace vert. Vous pouvez également le « désartificialiser » en faisant retirer la couche de bitume au profit d’une grille engazonnée qui permet à la terre d’affleurer et donc à l’eau de s’écouler. Dans ce domaine, il existe de nombreuses possibilités de subventions assez méconnues. Au-delà de l’aspect esthétique, ce projet  fédérera en interne et sera un argument supplémentaire plutôt spectaculaire – en matière d’engagement en faveur de l’environnement digne de figurer dans votre rapport annuel RSE.